Description
Le site archéologique localisé entre les lieux-dits Roullée et La Selle, sur la commune de Mont-Saint-Jean (Sarthe), a été découvert durant l’été 1844. Les dégagements initiaux ont toutefois été très limités et hormis la mise au jour d’une statuette en 1873, aucune fouille n’a été menée de façon suivie jusqu’en 2008. C’est à cette date qu’a démarré le projet en cours. La reprise des recherches a permis de confirmer la localisation des deux bâtiments repérés anciennement, dont un disposait originellement d’une mosaïque, à présent détruite.
Les prospections et les sondages ont révélé que ces constructions s’intégraient à un vaste ensemble couvrant un peu plus de 2,7 ha et comptant une vingtaine d’édifices. Il s’agit d’une grande villa, c’est-à-dire une établissement agricole disposant d’une résidence luxueuse permettant à son riche propriétaire d’accueillir ses hôtes pour des activités de loisirs dans un cadre champêtre.
Quatorze campagnes de fouille, menées chaque été depuis 2009 à l’exception de 2019 et 2020, ont permis de mettre au jour une large partie des installations liées aux productions de l’établissement et notamment des granges, meuneries, greniers et forges.
Les opérations ont également permis de fixer la chronologie de l’occupation, attestée entre le milieu du Ier et la fin du Xe siècle. En effet, à l’établissement rural d’époque romaine succède une occupation du haut Moyen Âge matérialisée essentiellement par l’installation d’une aire funéraire dans les ruines des bâtiments antiques.
Le programme de fouille engagé à Mont-Saint-Jean est le seul en France à envisager une villa d’époque romaine à travers l’étude de la totalité de ses composantes, productives et domestiques. Il s’agit en outre de l’un des rares chantiers archéologiques de la région Pays de la Loire à accueillir des bénévoles, majoritairement étudiants, et à ainsi assurer la formation et à la sensibilisation au patrimoine archéologique local et régional.
Le sondage ouvert durant l’été 2024 a occasionné la mise au jour d’un atelier de potiers et de tuiliers ayant servi à l’équipement et à l’approvisionnement de la villa.
Celui-ci regroupe quatre fours : deux dédiés à la cuisson de matériaux de construction (tuiles et briques) et deux autres servant la production de vaisselle en terre cuite.
Ces structures sont dans un état de conservation rarement observé. La chambre de chauffe de l’un des fours de potiers est notamment restée vide et en élévation depuis plus de 1 800 ans.
La campagne de fouille 2025, d’ores-et-déjà confirmée, portera donc sur l’étude détaillée de ces installations artisanales. Celle-ci s’avère toutefois très coûteuse et les financements de l’opération, issus presque exclusivement de subventions du Ministère de la Culture (DRAC-SRA des Pays de la Loire) et du Conseil Départemental de la Sarthe ne suffiront pas assurer la totalité des interventions de terrain et des analyses de laboratoires nécessaires à l’étude et à la compréhension de cet ensemble artisanal.
A quoi serviront les fonds collectés ?
Les fonds collectés via le mécénat serviront notamment à financer les datations par le radiocarbone et par archéomagnétisme mais aussi les analyses des argiles ainsi que l’intervention de spécialistes aussi bien sur le terrain qu’après la fouille qui se déroulera du 7 juillet au 31 août 2025. Le montant minimal de la cagnotte a été estimée à 5 000 euros mais même si plafond n’est pas atteint les dons collectés pourront être mis en œuvre au profit de l’étude archéologique. Si, au contraire, ce premier seuil est dépassé des analyses plus ambitieuses pourront être envisagées.